Résultats et synthèse d'une enquête effectuée au printemps 2000 dans un choix de lycées de Marseille
Cet article propose une réflexion sur la ségrégation ethnique au collège à partir d'une analyse de la répartition de plus de 144 000 élèves dans les 333 collèges de l'académie de Bordeaux. Dans un premier temps, l'auteur propose la construction d'un indicateur permettant de définir la variable ethnique à partir du prénom des élèves et ainsi de distinguer les élèves "autochtones" et "allochtones". Puis, il observe la répartition des élèves notamment en fonction de cette variable dans l'ensemble des collèges de l'académie pour montrer que la dispersion est considérable et que très peu d'établissements scolarisent une grande partie des élèves allochtones. Enfin, l'auteur examine les conséquences scolaires de la ségrégation ethnique, en termes de résultats scolaires et d'orientation en fin de troisième. (Résumé de la revue)
Répond aux questions soulevées par l'hétérogénéité sociale croissante des publics scolaires, doublée d'une forte diversification culturelle (due à l'arrivée en secondaire de jeunes générations issues de l'immigration). Nouvelles stratégies à adopter face à la pluralité culturelle, linguistique et religieuse.
Analyse du processus de ségrégation spatiale à travers la composition des établissements scolaires, entraînant une ségrégation scolaire accrue.
L'adaptation sociale et scolaire des élèves migrants est un processus marqué par de multiples paradoxes particulièrement dans les collèges des quartiers défavorisés. Outre le nécessaire apprentissage d'une langue nouvelle, ils doivent comprendre simultanément les codes de conduite de la communauté juvénile environnante et les exigences des enseignants. Ces logiques souvent contradictoires compliquent leur parcours d'intégration.
Le nombre d'élèves étrangers dans les deux premiers degrés est à la baisse. D'origine sociale plus défavorisée, ces élèves se retrouvent plus nombreux au sein des filières professionnelles. Mais leurs trajectoires scolaires tendent à se rapprocher de celles des jeunes français.
Sur la base d'une enquête réalisée entre 1993 et 1998 dans deux collèges d'une zone d'éducation prioritaire de la région bordelaise impliquant 120 élèves issus de l'immigration répartis équitablement entre Turcs, Africains et Maghrébins, cet article analyse les représentations et les positionnements scolaires des enfants de migrants au collège ainsi que la spécificité de cette réalité. Les entretiens ont permis de distinguer trois ensembles relativement homogènes : le premier est constitué par des élèves qui se situent dans la moyenne, le second regroupe les très bons élèves et le troisième les élèves en échec scolaire. Le niveau scolaire semble donc une variable à mettre en relation avec des représentations (de l'école, des enseignants, de stratégie...) et des positionnements scolaires différents.
En Italie, des enquêtes nationales sur l'éducation menées depuis l'année scolaire 1983-1984 ont inclu des données sur les élèves étrangers. Cet article analyse les données de dix dernières années relatives aux élèves fréquentant les écoles maternelles, primaires et secondaires par nationalité d'origine, type d'école fréquentée et répartition géographique. En outre, il analyse la législation italienne applicable dans le domaine de l'éducation au cours de cette période et le concept d'intégration culturelle et sociale et met en lumière le rôle du système éducatif dans la promotion d'une coexistence pluriculturelle au sein d'une société pluriethnique.
Evaluation pédagogique du dispositif école ouverte pendant les vacances à partir de quatre sites déterminés en fonction de leur pérennité dans ce dispositif. Outre les variables de comportement fille-garçon, l'auteur souligne la difficultés à recruter pour les chefs d'établissement des enseignants prêts à jouer le rôle d'animateurs au sein de leur propre école ou collège parce que cette fonction délégitime leur identité sociale ou professionnelle vis-à-vis des élèves. Ceci explique le recours aux emplois jeunes peu ou non-salariés qui pratiquent l'accompagnement scolaire ou aux loisirs à partir d'autres compétences tout en bénéficiant d'un cadre institutionnel protecteur.
Après avoir établi une typologie des parcours migratoires, l'auteur dresse l'inventaire des besoins éducatifs de la part de la population immigrée en Italie et procède à l'analyse de la situation des élèves étrangers dans le système éducatif italien (enseignements pré-scolaire, primaire et secondaire) ainsi qu'à celle des étudiants étrangers.
Comment les « nouveaux lycéens » vivent-ils et interprètent-ils les situations et activités scolaires ? Comment travaillent ces adolescents qui, il y a quelques années, n'auraient pas eu accès au lycée ? Comment font-ils face aux exigences propres aux formes scolaires et au travail d'écriture spécifiques du second cycle du secondaire ? Ce livre, issu d'une recherche menée dans le cadre de l'équipe ESCOL de l'université Paris VIII, reprend les questions soulevées et le cadre théorique mis en oeuvre dans l'ouvrage Ecole et savoir dans les banlieues et ailleurs (corédigé avec Bernard Charlot), en les adaptant et en les spécifiant au niveau du lycée.
L'auteur compare les scolarités des enfants français et des enfants d'immigrés. Les seconds rencontrent au collège des difficultés plus marquées que leurs condisciples : redoublements plus fréquents avant la quatrième, orientation moins souvent proposée en classe de seconde. Mais cette inégalité n'est pas due en propre au fait d'être étranger ou issu de l'immigration. Elle disparaît en effet et s'inverse même, si l'on compare des groupes d'élèves à caractéristiques sociales et familiales égales, c'est-à-dire souvent défavorables. Les attentes des familles à l'égard du système scolaire, plus fortes et plus ambitieuses chez les parents immigrés, expliquent ces différences.
Dans les « collèges difficiles », le fossé se creuse entre la mission noble d'éducation des élèves et le « sale boulot » de traitement des déviances. Les nouveaux conseillers d'éducation en charge du suivi social des élèves à problèmes, le plus souvent témoins indirects des incidents, traduisent les litiges en affaires réglables grâce à leur connaissance du milieu social environnant l'école. Mais d'un côté, un enseignement ignorant du contexte risque de mépriser la vie des élèves et de l'autre, une assistance éducative trop impliquée dans les histoires locales risque de mettre de l'huile sur le feu.
L'appareil scolaire français n'a plus aujourd'hui l'autonomie que la République lui avait accordé contre l'emprise des autres institutions telles que la famille, l'Église ou la collectivité locale. Dans un contexte de sélection scolaire accrue par la massification du système éducatif, la référence ethnique est utilisée tant par les adultes que par les jeunes pour justifier les difficultés rencontrées dans certains collèges de banlieue. Ces difficultés sont le plus souvent d'ordre scolaire et l'analyse des différents modèles de réussite accessibles aux jeunes d'origine étrangère montre que l'exclusion ne menace qu'une infime minorité d'entre eux.
Cette étude s'inscrit dans une tradition de recherche concernant les écarts de performances et de carrières scolaires entre les élèves étrangers et les élèves français. Cette étude concerne plus précisément l'étape de la scolarité située entre la fin de l'école élémentaire et la sortie du collège.